La science, la cité

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Mot-clé : relations science-société

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Que disent les chercheurs des retombées sociales ou politiques de leurs travaux ?

Au-delà  du désir de répondre aux questions que pose l'univers, les chercheurs aiment croire que leurs travaux participent d'un monde meilleur. Pour François par exemple, le but de toute science devrait être est la réduction de la souffrance. Mais devant une publication en particulier, un morceau reconnu et salué par les pairs de leurs recherches, éprouvent-ils ce même sentiment ? Est-ce que leur idéal tient face à  la réalité de leur travail ? C'est la question que se sont posée trois chercheurs de Thomson Scientific, entreprise célèbre pour son facteur d'impact et ses bases de données de publications scientifiques.

Pour cela, les articles appartenant au centile de publications les mieux citées dans leur domaine sur les 5 dernières années ont été recensés et leurs auteurs interrogés. Une des cinq questions posées, Quelles sont les implications sociales ou politiques de votre recherche ?, a pour but d'aborder ce point, même si les réponses couvrent parfois plus les retombées espérées que réelles et qu'avec un taux de non-réponse de 61%, la représentativité de l'enquête est sujet à  discussion.

En moyenne, les retombées décrites par les chercheurs de leurs résultats couvrent 3,2 domaines, de la défense à  la pollution en passant par le développement de médicaments, la nutrition et les retombées/philosophiques, religieuses ou éthiques. Les réponses, agrégées au niveau supérieur de la typologie, sont données dans le tableau ci-dessous. Où l'on s'aperçoit que 23% des réponses mentionnent la santé, bien au-delà  du propre champ des recherches en médecine qui ne représente que 18% de l'échantillon. Viennent ensuite ceux qui n'ont pas répondu et ceux pour qui le progrès des connaissances scientifiques est une retombée sociale ou politique en soi.

Les retombées concernant l'environnement sont le moins citées mais c'est la catégorie pour laquelle les réponses ont été les plus longues, les plus fournies, suggérant un besoin supplémentaire d'explication, d'argumentation ou de discussion.

On observe enfin le profil de chaque discipline scientifique : au rang des surprises, les sciences de l'espace qui mettent en avant les retombées philosophiques, éthiques ou religieuses, les sciences sociales qui se revendiquent des politiques de santé et l'écologie qui met en avant la compréhension des sciences par le grand public. Quant aux nanotechnologies, tiens tiens, elles se présentent actuellement plus sous l'angle des progrès technologiques et des bénéfices économiques que sous celui de la santé ou de l'environnement. Ce travail n'est qu'une tentative d'enquête, qu'il reste à  approfondir et systématiser. Néanmoins, il pose un premier jalon pour savoir comment les chercheurs situent les conséquences sociales ou politiques de leurs travaux au début du XXIe siècle.

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Henri, 15 ans, faucheur volontaire

Henri, 15 ans, arrêté pendant qu'il fauchait une parcelle d'essai de maïs OGM appartenant à  Monsanto, est reconvoqué demain devant le Juge pour enfant de Nantes, à  la demande du procureur qui cherche à  le mettre en examen. A 15 ans on passe son brevet des collèges et à  moins d'être un génie, on a rarement étudié de près la question des OGM et disséqué le corpus de littérature qui leur sont consacrés. On ne peut donc pas opposer des arguments scientifiquement solides à  la poursuite d'essais OGM. Ceux qui ne pensent à  la querelle des OGM qu'en termes matérialistes ou qui veulent à  tout prix y faire apparaître des démarcations trouveront inepte qu'un mineur ait participé à  une telle destruction et verront là  une preuve du prosélytisme à  tout crin des militants anti-OGM. Surtout quand ceux-ci, appelant à  la défense d'Henri, saluent son jeune âge [qui] nous rappelle qu’il existe des désobéissances salutaires et responsables quant à  l’avenir des générations futures. Une envolée un peu forcée et utilisant l'adjectif discutable de responsable, l'âge d'Henri lui valant devant la justice une présomption relative d'irresponsabilité.

Mais à  15 ans, on peut être militant et avoir une vision assez claire du monde dans lequel on veut vivre. Dès lors, Henri peut effectivement avoir son mot à  dire (et la désobéissance civile, bien commode, le lui permet alors qu'il n'a pas encore atteint l'âge de voter). Car la critique des OGM, et même la colère contre ces avatars de la technoscience, peut être rationnelle à  défaut d'être raisonnable. Elle s'appuie certes sur une rationalité différente de la rationalité scientifique, laquelle, malgré ses divergences, est loin d'être tombée sur un consensus radicalement opposé aux OGM. C'est une rationalité plus holistique car elle englobe l'appréciation subjective du risque, une vision du monde qui porte sur le rôle de l'agriculture, les règles du commerce international et les limites de de la propriété intellectuelle ainsi qu'un accord sur les formes possibles de contestation.

Alors vous, de quel côté vous situez-vous ? Henri, 15 ans, a mené une action illégale de désobéissance civile mais peut-on considérer qu'il avait des raisons de le faire ? Sans doute aucune alternative ne nous aura fait mieux sentir ce qui se joue autour des OGM…


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La météo du quotidien

C'était un sondage de Ouinon en 2007 : tenez vous compte de la météo (les prédictions) quand vous vous habillez le matin et faites-vous attention à  la météo (le temps qu'il fait) le reste de la journée ? Comme je le raconte en commentaire, c'était rarement mon cas quand, en bon urbain, je m'engouffrais dans mon bus pour ne plus pointer le nez dehors de la journée ou presque. La météo des vacances, tout ça, c'était les affaires des gens sérieux. Et l'alternance des saisons, c'est à  peine si je la remarquais. Tout a changé quand mon stage en exploitation agricole m'a fait réaliser l'importe du rythme de la nature. Mon cas n'est pas isolé mais je suppose que la majorité des Français s'intéresse à  la météo et parle du temps qu'il fait pour ne pas parler du temps qui passe (comme le dit un personnage du "Fabuleux destin d'Amélie Poulin").

Mais voilà . Comme dans ce film, les discussions météorologiques sont souvent réduites à  des commentaires de comptoir : ils se sont encore trompés, le temps se dérègle et, de plus en plus, c'est encore le réchauffement de la planète. Les scientifiques en parlent comme d'un cortège d'idées reçues, parfois justifiées, le plus souvent erronées[1]. Il y a finalement beaucoup de mépris dans cette attitude des scientifiques ou experts qui eux "savent" que le temps d'aujourd'hui n'est pas le temps des saisons et encore moins des siècles, eux qui préfèrent parler de "tendance" ou de "moyenne". Pour les sociologues des sciences, c'est l'importance cruciale des réseaux sociotechniques qui explique, par exemple, que seuls les experts patentés reliés au réseau terrestre des stations météorologique ont voix au chapitre pour parler du temps qu'il fera. Le savoir d'expérience de l'agriculteur qui, d'un coup d'oeil exercé, estime qu'il n'est pas prudent de semer ou de récolter parce que le temps est incertain, est devenu un genre mineur, au mieux un objet folklorique[2].

 In the morning on the way to school ©© kodama

Pourtant, ce savoir populaire ou amateur est sans doute plus complexe qu'il n'y paraît. Dans ses travaux, le sociologue/ethnologue Martin de la Soudière s'est intéressé au "temps phénoménologique", tel qu'il est ressenti immédiatement, marqué non pas par la question de l'identification mais par celle de la survenue de l'événement qui suscite incertitude voir inquiétude. En particulier chez les personnes atteintes d'arthrose ou de rhumatismes dont la douleur varie en fonction de l'humidité de l'air ou encore celles dont l'humeur réagit à  la baisse de luminosité mais également chez les passionnés de météo et ceux dont la profession fait de la météo une condition d'effectuation de leurs activités.

Pour parler de culture ordinaire, laissons la parole au sociologue Michel de Certeau dans L'invention du quotidien - II (pp. 360-361) :

Nous connaissons mal les types d'opérations en jeu dans les pratiques ordinaires, leurs registres et leurs combinaisons, parce que nos instruments d'analyse, de modélisation et de formalisation ont été construits pour d'autres objets et avec d'autres visées. (…) En ce sens, la culture ordinaire est d'abord une science pratique du singulier, qui prend à  revers nos habitudes de pensée où la rationalité scientifique est connaissance du général, abstraction faite du circonstanciel et de l'accidentel. A sa manière humble et tenace, la culture ordinaire fait ainsi le procès de notre arsenal de procédures scientifiques et de nos catégories épistémologiques car elle ne cesse de réarticuler du savoir à  du singulier, de remettre l'un et l'autre en situation concrète particularisante.

Mais Martin de la Soudière constate que les amateurs en viennent eux aussi à  employer un langage scientifique pour définir le temps qu'il fait : il semblerait que, autant pour les scientifiques que les amateurs soucieux d'accéder à  une plus grande complexité du réel, une montée en singularité se doive d'être couplée d'une montée en généralité. Tant pis pour le grand partage entre savoirs scientifiques généraux et savoirs profanes singuliers. Celui-ci se situerait plutôt entre un savoir sensible, produit en coïncidence avec l'expérience, et un savoir à  distance. Cette coïncidence n'est pas anodine puisqu'on la retrouve notamment chez les professionnels qui se soucient de la météo comme les déneigeurs ou les paludiers, qui emploient l'expression "savoir y faire" : tout tourne autour du savoir faire en situation, et non du savoir livresque.

C'est aussi à  cause de cette coïncidence que Météo France coopère avec les amateurs de météo. Parce qu'une station météo ne peut par exemple remplacer l'homme pour faire la différence entre le brouillard et les nuages bas, pour compter les flocons et déterminer si ce temps correspond à  un "jour de neige" ou non etc. et parce que seuls des gens du cru peuvent nommer les "petits vents locaux". Dans un double mouvement de rapprochement des savoirs à  distance et de terrain, la science actuelle s'efforce de plus en plus de rendre compte de la complexité du réel en développant un savoir en prise avec les situations concrètes[3].

La prochaine fois que vous entendrez un commentaire météo, pensez-y. Et ne dédaignez plus ces dictons météo auxquels on croit sans y croire, car ils incarnent une revanche du petit sur le grand

Notes

[1] Jacques-Olivier Baruch, "10 idées reçues sur le climat", La Recherche, n° 412, octobre 2007

[2] Jacques Désautels, "Une éducation aux technosciences pour l'action sociale", in La recherche en didactique au service de l'enseignement (pp. 9-27), Journées internationales de didactique des sciences de Marrakech, Marrakech (Maroc): Université Cadi Ayyad, Faculté des sciences Semlalia, 1998.

[3] Geneviève Delbos, "Savoir du sel, sel du savoir", Terrain n°1, octobre 1983, pp. 11-22


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Cette science chaude...

Maintenant que vous en savez plus sur Laurent Nottale et sa théorie de la relativité d'échelle, continuons notre raisonnement.

On nous a raconté que les travaux de Garrett Lisi, parce qu'ils prédisaient de nouvelles particules et ne pouvaient s'ajuster avec des hypothèses ad hoc, seraient facilement réfutables. C'est également le cas de la théorie de Nottale, qui prédit, à  partir d'une équation de Schrà¶dinger généralisée, des pics de probabilité des distances des planètes à  leur soleil. Mais la science n'est pas la démarche hypothético-déductive que raconte Popper : ces prédictions n'ont été ni confirmées ni réfutées, elles ont jusqu'ici été simplement ignorées par les autres astronomes, cosmologistes et astrophysiciens… En attendant, ces deux théories sont donc ni vraies ni fausses… et c'est comme cela aussi que la science fonctionne ! A l'opposé de la science froide entreposée dans les manuels (que nos amis anglo-saxons appellent textbook science), celle-ci admet qu'elle ne sait pas (encore) tout. Or comme l'explique la sociologue Claire Marris à  propos des OGM,

lorsqu'ils communiquent les résultats de leurs recherches, les scientifiques, afin d'intéresser leurs interlocuteurs, ont tendance à  insister sur le noyau de certitude. Malheureusement, ces connaissances comportent des incertitudes reconnues dans leur discipline se durcissent souvent en certitudes absolues quand elles passent dans des champs scientifiques voisins, et encore plus quand elles passent chez les politiques ou les industriels.

Selon que l'on montre la science froide ou la science chaude, les débats publics ou les interrogations sur l'expertise en seront changés. Pareil pour les controverses : les biocarburants sont-ils une solution bonne ou mauvaise ? Bonne disent certains (s'appuyant sur les chiffres de la demande en énergie des pays en voie de développement et sur les progrès de la technique), mauvaise disent d'autres (s'appuyant sur le bilan énergétique total de la filière ou sur son impact sur l'effet de serre). Parmi ces derniers on trouve Paul Crutzen, qui nous fait le bonheur de publier dans des revues à  accès libre et ouverte aux commentaires. Guidés par le journaliste du Monde, nous voilà  donc embarqués dans des joutes autour du cycle de vie exact des biocarburants et le calcul des émissions de protoxyde d'azote. Au lieu d'une coupure franche entre deux partis, irréconciliables et entre lesquels il faudrait choisir, nous découvrons une discussion à  méandres et dont même les présupposés peuvent être remis en question.

Et quand des experts se retrouvent autour d'une table, franchissant certaines frontières pour se retrouver dans un espace fait de vérités mixtes, indissociables des contextes scientifiques et politiques, ils construisent également une science chaude qui n'est ni celle des laboratoires, ni celle des manuels scolaires.

Déchet radioactif... fondu ©© INTVGene

La science chaude, c'est aussi la science qui hésite ou qui fait fausse route. Il ne s'agit plus seulement de la science triomphante, toutes ces découvertes que tous les mois les chercheurs font et que la vulgarisation traditionnelle essaye d'illustrer au mieux (comme le dit Françoise Pétry à  propos de la revue Pour la science qu'elle dirige). Exemple : le magazine La Recherche publiait en septembre 2007 l'interview d'un chercheur français qui critiquait une publication, qu'il avait pourtant co-signée, rapportant la première détection convaincante de vapeur d'eau dans l'atmosphère d'une planète extrasolaire. Etonnant. Cette posture a été critiquée par le courrier d'un lecteur dans le numéro de janvier, qui remettait la controverse dans le contexte et rappelait les conditions de production des résultats scientifiques : il aurait suffi qu'un seul des signataires fasse part de ses doutes au journal Nature pour que l'article ne paraisse pas, il y aurait gagné beaucoup en visibilité scientifique, Nature est un journal avec un fort facteur d'impact, et le prestige qu'il confère à  ses auteurs peut altérer le jugement de certains scientifiques.

Cette science chaude est là  dans les laboratoires et nous voulons la voir plus en sortir. Notamment parce que nous, citoyens, sommes embarqués avec les chercheurs dans leurs expérimentations et ne restons pas, à  l'extérieur, à  attendre que les faits se figent et que le chaud se refroidisse. "Science chaude" n'est peut-être d'ailleurs qu'un synonyme de "recherche"… Certes, les chercheurs sont hésitants à  opérer ainsi dans l'espace public et on peut penser qu'ils voient avec crainte l'irruption de la science chaude dans les médias (comme en témoigne également le courrier d'un lecteur réagissant au dossier publié en janvier 2008 par Science et vie sur Garrett Lisi). Pourtant, Bruno Latour nous donne des raisons d'espérer. Selon lui[1], l'idéologie scientifique qui cache les coulisses et offre au public un déroulement théorique sans personnage ni histoire (…) n'est pas celle des savants, mais plutôt celle que les philosophes veulent leur imposer. L'opération scientifique par excellence n'est pas de cacher les conditions de production mais de les mettre à  la place de la représentation que les auteurs cherchent à  montrer. Montrer la science chaude est donc plus conforme à  l'épistémologie naturelle des chercheurs mais aussi plus motivant pour eux[2] : pour les scientifiques une telle entreprise apparaît bien plus vivante, bien plus intéressante, bien plus proche de leur métier et de leur génie particulier que l'empoisonnante et répétitive corvée qui consiste à  frapper le pauvre dêmos indiscipliné avec le gros bâton des "lois impersonnelles".

Notes

[1] Latour B. et P. Fabbri (1977), "La rhétorique de la science : pouvoir et devoir dans un article de science exacte", Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 13, pp. 81-95

[2] Latour B. (2007) [1999], L'espoir de Pandore. Pour une version réaliste de l'activité scientifique, La Découverte, p. 278

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Les 70 ans du Palais de la découverte

Pour fêter ses 70 ans, le Palais de la découverte demandait : Aimez-vous la science ?. C'était en effet le titre d'un colloque de deux jours qui s'interrogeait sur la place de la science dans la société en France. Je ne vais pas rendre compte de ces débats en détail (d'autant que je n'y étais pas et que les interventions sont mises en ligne petit à  petit)[1]. Ce qui m'a surtout intéressé, c'est un sondage récent sur les attitudes des Français à  l'égard de la science et une synthèse par Daniel Boy des résultats de ces sondages sur 35 ans. De quoi mettre quelques idées au clair.

Le sondage TNS Sofres nous apprend que la science est l'institution dans laquelle les Français ont le plus confiance (90% lui font confiance ou plutôt confiance), devant la police (70%) et l'administration (66%). 55% des personnes interrogées déclarent s'intéresser à  la science et 59% estiment qu'il faut développer les recherches scientifiques même quand on ne sait pas si elles auront des applications pratiques. Une majorité des sondés estiment que la science apporte à  peu près autant de bien que de mal. 76 % d'entre sont d'accord avec le fait que la science n'a pas le droit de faire certaines choses parce que cela transformerait trop la nature. Et une majorité considère que le développement de la connaissance ne rend pas forcément l'homme meilleur.

Remis en perspective par Daniel Boy, ces résultats ne sont pas étonnants : l'intérêt pour la science est relativement stable au cours du temps, tout comme la confiance qu'on y accorde (autant donc pour la soi-disant défiance généralisée envers la science). Par contre, les proportions se sont inversées sur la question de la recherche finalisée : en 1997, 59% des sondés considéraient qu'il faut développer les recherches scientifiques seulement quand on pense qu'elles auront des applications pratiques ! Et même s'ils sont toujours minoritaires, la proportion de ceux qui pensent que le développement de la connaissance scientifique rend l'homme meilleur ne cesse presque pas d'augmenter depuis 1982 tandis que ceux qui sont tout à  fait d'accord avec l'affirmation selon laquelle les chercheurs scientifiques sont des gens dévoués qui travaillent pour le bien de l'humanité ont été divisés par deux !

Daniel Boy présente également des données intéressantes sur la vision du métier de chercheur qu'avaient les lycéens et les étudiants en 2000 : pas brillant. A côté d'une position sociale élevée et d'un bon salaire, ils notent que le métier de scientifique est tellement critiqué aujourd'hui que cela ne donne pas envie d'entreprendre ces études et qu'il est particulièrement difficile d'obtenir un poste dans la recherche publique. Et sur les parasciences, on apprend que l'astrologie perd du terrain depuis 1994, à  l'inverse de la sorcellerie, de la prémonition et de la guérison par magnétiseur…

Notes

[1] Je ne dirai donc rien de la ministre Valérie Pécresse qui ressort la rengaine selon laquelle on ne craint viscéralement que ce qu'on ne connaît pas et la science, en venant au contact du public, dissipe d'elle-même les ambiguïtés et les angoisses qui l'accompagnent et que ses avancées parfois suscitent.

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